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39. Note au sujet de la procédure engagée par l'Association nationale des élus des littoraux.







L'Association nationale des élus des littoraux (ANEL) annonce porter une procédure visant à faire reconnaître le sauvetage en mer tel que pratiqué par la Société nationale du sauvetage en mer (SNSM) au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Nous ne connaissons pas le détail de cette démarche mais sommes évidemment favorables à toute action susceptible de faire se perpétuer les pratiques du sauvetage en mer et le principe de leur inconditionnalité. Il s'agit de savoirs et savoir faire de plus en plus vitaux sur toutes les mers du monde tant le péril est grand et s'aggrave, ce en raison notamment des crises climatiques et géopolitiques en cours. Il s'agit de gestes, techniques et sensibles, inspirés de traditions lointaines et réinventés à l'épreuve des bouleversements du monde contemporain, qu'il nous faut savoir protéger tel un trésor et transmettre aux générations futures.


C'est la raison pour laquelle, depuis 2021, nous travaillons avec les partenaires scientifiques que sont SOS MÉDITERRANÉE, Pilotes Volontaires, l'Association des Usagers de la PADA à Marseille, l'Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille, à une requête visant à faire reconnaître les gestes de l'hospitalité vive sur les mers et les rivages au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cette démarche auprès de l'UNESCO porte sur un ensemble de gestes précisément articulés : pratiques de regard de pilotes en quête d'embarcations en péril, techniques d'intervention et de soin de membres d'équipages de navires de sauvetage, mobilisations sur les rivages de collectifs citoyens comme de professionnels (pompiers, policiers, soignants, traducteurs, etc.) pour l'accueil et l'orientation permettant que les vies sauves le demeurent. Il s'agit d'un mouvement d'ampleur impliquant divers opérateurs dont la complémentarité est décisive.


Dans le cadre de cette procédure, nous travaillons les termes d'un plan de sauvegarde comprenant le développement d'outils adaptés aux actions, notamment d'une flotte de navires spécifiquement conçus pour le sauvetage et le soin en haute mer à l'instar du Navire Avenir, bâtiment pionnier de celle-ci. Nous travaillons en outre à la définition d'une politique de soin aux opérateurs sachant combien, depuis les avions jusqu'aux rivages, en Mer Méditerranée comme dans la Manche, ils sont éprouvés par les tragédies auxquelles ils sont confrontés. Nous travaillons également à définir les termes d'une politique de valorisation, formation, transmission de ces gestes aux générations futures afin d'éviter que se reproduisent certaines erreurs du passé : la crise dite des Boat people au milieu des années 70 a appelé des savoirs et savoir-faire spécifiques de sauvetage et de soin de masse qui, déployés alors, ont ensuite disparu, nécessitant que les sauveteurs et soignants d'aujourd'hui en réinventent le corpus.


Ce travail de recherche et de création implique à ce jour plus d'une cinquantaine d'écoles et universités d'Europe et d'Amérique du Sud et plus d'une soixantaine d'institutions culturelles européennes signataires de la tribune « Nous sommes le rivage » publiée dans le Monde le 15 octobre 2023. Nous programmons régulièrement des rencontres publiques à son sujet, à l'instar d'un colloque à l'Ecole Normale Supérieure en juin dernier auquel prit part une représentante de l'UNESCO, ou encore d'une soirée qui aura lieu en mars 2025 à Chaillot – Théâtre National de la Danse à Paris. Nous y présenterons alors le travail d'enquête que nous avons développé sur ces gestes qui font tenir notre humanité et exposerons les plans définitifs du Navire Avenir, premier outil d'une flotte qu'il nous faudra faire se développer pour équiper, entre autres nombreux opérateurs mondiaux, les marins sauveteurs de la SNSM.










images : répétition des techniques d'intervention, à bord de l'Ocean Viking de SOS Méditerranée, Sébastien Thiéry / PEROU, mai 2024





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